Le calendrier hébraïque est le calendrier officiel d’Israël pour les observances religieuses et les célébrations des fêtes juives, bien que le calendrier grégorien soit utilisé pour les activités laïques et administratives. Ce calendrier, largement utilisé dans le judaïsme à travers le monde, repose sur un système luni-solaire, ce qui signifie qu’il prend en compte à la fois les cycles de la lune et ceux du soleil pour réguler l’année.
Un calendrier luni-solaire
Le calendrier hébraïque combine les cycles lunaires et solaires afin de garantir que les fêtes religieuses se produisent à la bonne saison. Le cycle lunaire, qui dure environ 29,5 jours, est utilisé pour déterminer le début de chaque mois, tandis que le cycle solaire, d’environ 365,25 jours, est pris en compte pour ajuster l’année afin de correspondre aux saisons, comme la fête de Pessa’h (Pâque juive), qui doit toujours être célébrée au printemps.
Chaque mois hébraïque commence donc avec la nouvelle lune, et les fêtes religieuses importantes sont placées en fonction de ces cycles. Cependant, pour que ces fêtes restent synchronisées avec les saisons, des ajustements sont faits à l’aide d’un système d’années embolismiques (années bissextiles), où un mois supplémentaire est ajouté environ tous les trois ans pour rattraper l’écart entre le calendrier lunaire et l’année solaire.
L’origine et l’évolution du calendrier hébraïque
Le calendrier juif a des origines babyloniennes, tout comme de nombreux autres systèmes calendaires antiques. Au début, le début de chaque mois était déterminé par l’observation directe de la nouvelle lune. Les prêtres désignaient des personnes pour observer le ciel et annoncer l’apparition de la nouvelle lune, marquant ainsi le début d’un nouveau mois. Cette méthode d’observation était cruciale pour les cérémonies religieuses, car elle définissait le moment exact des fêtes et des rituels.
Cependant, en 358 de notre ère, le rabbin Hillel II a établi un système fixe de calcul basé sur des formules mathématiques pour déterminer la nouvelle lune et ainsi fixer les dates des mois et des fêtes religieuses, rendant inutile l’observation directe. Ce changement a permis de stabiliser le calendrier et d’uniformiser son usage dans le monde juif, garantissant que les fêtes soient observées en même temps par toutes les communautés.
Structure de l’année hébraïque
L’année hébraïque comprend généralement 12 mois mais peut, lors des années embolismiques, comprendre un 13e mois appelé Adar II, qui est ajouté pour compenser le décalage entre le cycle lunaire et solaire. Ce système garantit que Pessa’h tombe toujours au printemps, comme prescrit dans la Torah.
L’année commence traditionnellement avec la fête de Rosh Hashana, qui marque le début du mois de Tishri. Cependant, selon la Bible, le premier mois de l’année est Nissan, car c’est durant ce mois que l’Exode d’Égypte a eu lieu. Cette distinction entre le début de l’année civile (Tishri) et le premier mois religieux (Nissan) est l’une des particularités du calendrier hébraïque.
Les mois du calendrier hébraïque
Voici la liste des 12 mois du calendrier hébraïque :
- Nissan – Le mois du printemps et de la fête de Pessa’h (la Pâque juive).
- Iyar
- Sivan – Marque la fête de Shavouot, qui célèbre le don de la Torah.
- Tamouz
- Av – Inclut le 9 Av, jour de deuil marquant la destruction des deux Temples de Jérusalem.
- Eloul – Mois de préparation spirituelle avant Rosh Hashana.
- Tishri – Premier mois de l’année civile, débutant avec Rosh Hashana, suivi du Yom Kippour et de Souccot.
- Heshvan (ou Marheshvan)
- Kislev – Inclut la fête de Hanoucca, la fête des Lumières.
- Tevêt
- Shvat – Le 15 Shvat, ou Tou Bichvat, est considéré comme le « Nouvel An des arbres ».
- Adar – Marque la fête joyeuse de Pourim.
Lors des années embolismiques, un second mois d’Adar, appelé Adar II, est ajouté pour maintenir le calendrier en phase avec les saisons.
Les ajustements du calendrier juif
Bien que le calendrier hébraïque soit basé sur la nouvelle lune, certaines règles particulières peuvent faire avancer ou retarder le début de l’année. Ces ajustements sont effectués pour éviter que des fêtes religieuses importantes ne tombent sur des jours de la semaine inappropriés pour des raisons pratiques ou religieuses. Par exemple, Yom Kippour ne peut jamais tomber un vendredi ou un dimanche pour éviter qu’il ne coïncide avec le Shabbat.
De plus, des jours peuvent être ajoutés ou retirés à certains mois, comme le 9e mois, afin d’équilibrer le calendrier et de garantir que les fêtes soient célébrées aux moments appropriés.
Le jour hébraïque : du coucher au coucher du soleil
Dans le calendrier hébraïque, le jour commence au coucher du soleil et se termine au coucher du soleil du lendemain, conformément aux prescriptions bibliques. Cette manière de calculer le jour se base sur le verset de la Genèse : « Il y eut un soir, il y eut un matin : ce fut un jour ».
Ainsi, les fêtes et le Shabbat débutent toujours au coucher du soleil. Par exemple, le Shabbat commence le vendredi soir au coucher du soleil et se termine le samedi soir après la tombée de la nuit.
Le calendrier hébraïque dans la vie moderne
En Israël, le calendrier hébraïque est principalement utilisé pour déterminer les fêtes religieuses, les cycles agricoles et les anniversaires juifs. Par exemple, Rosh Hashana marque le début de l’année juive, et d’autres fêtes religieuses telles que Yom Kippour, Souccot, Hanoucca, et Pessa’h sont également fixées en fonction du calendrier hébraïque.
Bien que le calendrier grégorien soit utilisé pour la vie civile et laïque en Israël, le calendrier hébraïque reste essentiel pour les activités religieuses. De plus, dans les communautés juives à travers le monde, ce calendrier est employé pour observer les commandements religieux et pour maintenir les traditions liées au cycle annuel juif.
Le calendrier hébraïque : un calendrier luni-solaire au cœur des traditions juives
Le calendrier juif, basé sur les cycles lunaires et solaires, est un reflet profond de la relation des Juifs avec le temps, la nature et le divin. Depuis ses origines dans l’Antiquité, il a évolué pour devenir un système structuré permettant de réguler non seulement les activités religieuses, mais aussi les événements de la vie quotidienne. Sa flexibilité, combinée à ses ajustements complexes, montre comment une culture peut harmoniser ses pratiques spirituelles avec les rythmes naturels et célestes.
Il continue d’être un calendrier vivant, utilisé chaque jour par des millions de Juifs dans le monde pour structurer leur année religieuse et maintenir leur lien avec une tradition millénaire.