Chaque 17 septembre, la Journée Mondiale de l’Arthrose est une occasion de mettre en lumière une maladie trop souvent négligée : l’arthrose. Cette pathologie articulaire chronique touche environ 10 millions de personnes en France et plus de 500 millions à travers le monde, faisant de l’arthrose l’une des principales causes de handicap dans le monde. Pourtant, la méconnaissance et les idées reçues entourant cette maladie persistent, entraînant des diagnostics tardifs et une gestion souvent inadéquate. Cet article a pour objectif de décrypter ce fléau silencieux et d’encourager des actions concrètes pour améliorer la qualité de vie des patients.
Qu’est-ce que l’arthrose ?
L’arthrose est une maladie articulaire qui se caractérise par une dégradation progressive du cartilage. Ce tissu essentiel, qui recouvre les extrémités des os au niveau des articulations, permet une bonne mobilité et un mouvement fluide. Lorsque le cartilage s’use, les os frottent directement l’un contre l’autre, provoquant des douleurs, des raideurs, voire des déformations articulaires. Les zones les plus souvent touchées sont les genoux, les hanches, les mains et la colonne vertébrale.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’arthrose n’est pas uniquement liée à l’âge. Bien qu’elle soit plus fréquente chez les personnes âgées, des facteurs tels que le surpoids, les blessures articulaires répétées, ou encore certaines prédispositions génétiques jouent un rôle clé dans l’apparition précoce de la maladie. Ainsi, il est essentiel de dissocier l’arthrose des simples « douleurs de vieillesse ».
Une maladie invalidante et invisible
L’arthrose est souvent qualifiée de « maladie invisible » car ses symptômes, bien que dévastateurs pour ceux qui en souffrent, ne sont pas toujours visibles de l’extérieur. Les patients font souvent face à une incompréhension de leur entourage et de la société. Or, les répercussions de la maladie sont multiples : perte de mobilité, douleurs chroniques, baisse de la qualité de vie, et dans de nombreux cas, une détérioration de la santé mentale.
Selon une étude menée par l’Institut Pasteur, près de 50 % des patients souffrant d’arthrose modérée à sévère souffrent également de dépression liée à la douleur et à la perte de fonction . La gestion des symptômes devient alors cruciale pour améliorer leur quotidien.
La prévention et la gestion de l’arthrose
La prévention est un des axes clés de la Journée Mondiale de l’Arthrose. Bien qu’il n’existe pas encore de traitement permettant de guérir la maladie, plusieurs mesures peuvent freiner sa progression et soulager les symptômes. L’une des premières recommandations est de maintenir une activité physique adaptée. Contrairement à l’idée reçue selon laquelle il faudrait ménager ses articulations, l’exercice modéré et régulier contribue à renforcer les muscles entourant les articulations, réduisant ainsi la pression exercée sur celles-ci .
Le contrôle du poids est également crucial. L’obésité est un facteur de risque majeur d’arthrose, en particulier au niveau des genoux et des hanches. Chaque kilogramme supplémentaire augmente la pression sur les articulations, accélérant la dégradation du cartilage. Les études montrent qu’une perte de poids de seulement 5 à 10 % peut avoir des effets bénéfiques sur la douleur et la mobilité des patients arthrosiques .
Les traitements actuels incluent des médicaments anti-inflammatoires, des infiltrations d’acide hyaluronique ou de corticostéroïdes, et dans les cas les plus graves, des interventions chirurgicales comme la pose de prothèses articulaires. Des solutions plus récentes, comme la thérapie cellulaire ou la médecine régénérative, font l’objet de recherches prometteuses.
L’importance du diagnostic précoce
L’arthrose est souvent diagnostiquée tardivement, ce qui complique sa gestion. Pourtant, plus elle est détectée tôt, plus il est possible d’agir sur la progression de la maladie. Les professionnels de la santé préconisent aujourd’hui un dépistage précoce, notamment chez les personnes à risque (antécédents familiaux, surpoids, blessures articulaires fréquentes) afin de mettre en place rapidement un traitement préventif.
La recherche et l’innovation : un espoir pour les patients
La Journée Mondiale de l’Arthrose est également l’occasion de mettre en avant les avancées scientifiques qui la concernent. Actuellement, la recherche se concentre sur la régénération du cartilage, notamment grâce aux cellules souches. Des essais cliniques récents montrent que l’injection de cellules souches mésenchymateuses pourrait ralentir, voire inverser, la dégradation du cartilage chez certains patients . Bien que ces solutions ne soient pas encore disponibles à grande échelle, elles offrent un espoir concret pour les millions de personnes touchées.
Ce que vous pouvez faire
La Journée Mondiale de l’Arthrose du 17 septembre est un appel à l’action pour tous. Vous pouvez soutenir cette cause en :
- Partageant de l’information autour de vous pour sensibiliser à cette maladie.
- Encourager les personnes présentant des symptômes à consulter un professionnel de santé rapidement.
- Participer à des événements ou collectes de fonds pour soutenir la recherche et les associations de patients.
Ensemble, nous pouvons faire avancer la recherche, améliorer la qualité de vie des patients, et briser le silence autour de l’arthrose.
Références
- Institut Pasteur – Étude sur les liens entre arthrose et dépression (2019).
- Arthrose.org – Importance de l’activité physique dans la gestion de l’arthrose (2023).
- Centre National de Recherche Médicale – Avancées en thérapie cellulaire pour le traitement de l’arthrose (2022).